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Juin 2016 : Conférence COP 21, Laudato Si - Pourquoi et comment agir ?
le 13 juin 2016 Conférence COP 21, Laudato Si - Pourquoi et comment agir ?
Rencontre préparée conjointement par l'association SECOL - Solidarité Ecologie Citoyenneté dans l’Ouest Lyonnais - et le CMR.
Les intervenants étaient les suivants :
- Bruno CHARLES, vice-président de la Métropole de Lyon, délégué au développement durable, biodiversité, trame verte, politique agricole (présentation de l’accord de la COP 21)
- Père Michel RAQUET, délégué épiscopal à l'écologie du diocèse de Lyon, enseignant à l'Université Catholique de Lyon, chaire science et religion (présentation synthétique de Laudato)
- Maxime COMBES, économiste et membre d’ATTAC (lien entre économie et transition écologique)
- Gérard DEGROND, président de la délégation Rhône du CCFD-Terre solidaire, (l’action des ONG)
- Thierry MANCEAU, conseiller énergie à HESPUL (les plateformes de la rénovation énergétique et les investissements ou engagements citoyens dans le soutien aux démarches TEPOS)
- Joël MARJOLLET, agriculteur et éleveur, ancien président de la fédération CMR du Rhône (la philosophie et l’action dans l’agriculture).
Bruno Charles, élu écologiste nous a interpellé vigoureusement sur la nécessité de changer notre comportement. En effet si nous ne faisons rien, en 2050 Lyon aura la température de Madrid et en 2100 la température du Sud Algérien. En un siècle elle a augmenté de 3°. La question posée est « L’humanité sera-t-elle capable de s’adapter ? »
Bien sûr il y a eu la COP 21 (la COP 1 avait eu lieu en 1995). C’est une réussite diplomatique. Chacun des 55 pays participants a compris la nécessité de diviser par 4 l’émission des gaz à effet de serre, afin de limiter l’augmentation de température de 2° seulement. Chaque pays a pris des engagements. L’Union Européenne est plutôt moteur mais parfois en contradiction, en adoptant « TAFTA »
Père Michel Raquet : nous a présenté l’encyclique « Laudato si » avec un plan très précis. Il nous a fait remarquer que le climat fait partie du « Bien Commun ». Ce Bien Commun a toujours été une préoccupation de l’Église spécialement dans sa Doctrine Sociale. Il nous faut donc miser sur un autre style de vie, plus sobre, plus axé sur la relation humaine que sur la réussite et le profit, ce qui nous ramènera à l’essentiel.
Maxime Combe – ATAC : Il nous a rappelé que suite à la COP21, une centaine d’organisations s’est réunie, car ce texte est très important pour les 20, 30, 50 années à venir. Il n’est pas forcément appliqué. Heureusement des alternatives citoyennes existent, comme Alternatiba et d’autres…
Thierry Manceau – HESPUL : « Penser globalement, agir localement » - « Changer le système pas le climat ». Ce sont 2 formules qu’il nous a rappelées. Le changement commence par des petites choses, isolation de sa maison, changement de fournisseurs d’électricité (plus écologique), utiliser le covoiturage, …. Veillez à son alimentation, en évitant tout ce qui est industriel. On peut connaitre son empreinte écologique en allant sur le site : leclimatentrenosmains.
Joël Marjollet, agriculteur nous a présenté son exploitation composée d’une petite vingtaine de vaches laitières et d’une culture de fruits rouges avec production de yaourts. Ce qu’il souhaitait avec son épouse en s’installant, c’’était : tirer un revenu de son exploitation et faire vivre un coin de terre sans l’altérer. Au départ, ils adoptent la charte de l’Agriculture Paysanne qui impliquait des choix :
- économiques : une autonomie à la fois décisionnelle financière et technique,
- Sociaux : avec ‘Halte au toujours plus’, emploi local
- Environnementaux : respect du sol, des arbres et des haies, alimentation produite localement.
Ils sont passés en Bio en 2006. Avoir fait ce choix implique, pour eux, cohérence, respect, humilité et sobriété, à la fois dans leur façon d’exploiter et dans leur vie quotidienne. Ce choix de couple leur permet « d’être mieux dans leur tête ».
Gérard Degrond : nous rappelle les priorités du CCFD-terre solidaire qui sont : le souci du bien commun, la justice environnementale afin d’éviter l’accaparement des terres. Il privilégie l’agriculture familiale, l’harmonie entre la nature et les hommes. Notre souci devrait être de prendre soin de la terre et des humains, en évitant la surconsommation car « Pour vivre sur cette planète, nous n’avons pas besoin de grand-chose, juste du nécessaire ».
Suite à ces différentes interventions il y a eu débat avec la salle :
- Contrairement à certaines théories, l’homme n’arrive jamais naturellement à se limiter, ce qui continuera à augmenter l’émission des gaz à effet de serre, sauf s’il fait la démarche de vivre autrement,
- Nos besoins en autoroute ne sont pas toujours justifiés. Quand on réalise qu’1 km d’autoroute enlève 20 ha de terrains agricoles, et que tous les 7 ans l’équivalent d’un département est perdu en terres cultivables, cela donne à réfléchir.,
- Suite à la pollution l’espérance de vie commence à diminuer,
- Heureusement il y a aussi des messages positifs :
- Les métiers de service devraient augmenter, éducation, personnes âgées…
- la transition énergique amènera des créations d’emploi : isolation, nouveaux métiers liés aux économies d’énergie,
- la permaculture commence à se développer,
Cette soirée très riche nous a fait comprendre qu’en sachant passer de l’Avoir à l’Etre , notre vie prendrait une autre dimension et qu’ainsi nous serions encore plus heureux.
Cette soirée était aussi la première occasion de collaboration avec l'association SECOL, une occasion de faire connaissance, de sortir de son "entre-soi" pour aller à la rencontre de l'autre. Et ça a aussi c'est une réussite qui en appelle sans doute d'autres ....
Yvette Coquard, à Savigny.
==> Si besoin, voir le document en pdf.
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