Sur environ 110 participants de notre région, nous étions 35 du Rhône dont 7 de notre équipe à être présents à ce temps fort. Nous avions besoin d’y voir plus clair dans ces phénomènes migratoires et d’entrevoir « les chemins du possible ».

Voici la recette du cocktail prévu par les organisateurs :

•  Vous prenez deux conférenciers éminemment compétents et très impliqués concrètement dans l’accueil des migrants : René VALETTE et Bruno Marie DUFFÉ.
•  Vous ajoutez 2 témoignages :
  • celui d’un réfugié de la République Démocratique du Congo, emprisonné dans son pays,  pour refus de corruption dans son travail de comptable. Evadé, et après beaucoup de pérégrinations, il a réussi à rejoindre sa famille en France, à Albertville.
  • celui d’une famille d’accueil d’une des trois familles hébergées par le collectif de Savigny.
•  Vous laissez macérer 2 fois en carrefour pour réagir et s’enrichir par d’autres expériences d’accueil très diverses.

Le résultat obtenu est un peu entêtant mais quelle richesse !

Voici quelques éléments que nous avons retenus :

• Savoir de quoi on parle pour être lucide et ne pas laisser place à la peur, se rappeler que les migrations ont enrichi l’histoire de l’humanité depuis Abraham jusqu’à nos jours.
• Un migrant est une personne qui se déplace pour trouver une situation meilleure.
• Un réfugié est une personne qui se met à l’abri car il est en danger pour diverses raisons. Il fait « le chemin qui va de la mort annoncée à un avenir espéré ».
• La rencontre avec ces personnes. Tout est dans le regard. Le migrant est un frère dans sa dignité humaine, quelle que soit sa religion. Il nous faut voir la part de divin dans chacun, c’est ce qui fonde notre solidarité. Leur chemin est physique, dangereux, procédural. Ils ont besoin de notre empathie même s’il nous faut rester lucide.
• S’accueillir : Il faut conjuguer le verbe s’accueillir à la forme réciproque nous rappelait B.M. Duffé. Il faut :         

1. Trouver un « toit » et un « toi »  pour les besoins fondamentaux,
2. Aider à l’accompagnement social et juridique,
3. Passer de l'accompagnement à la solidarité avec les personnes

Cette mise en œuvre, bien résumée par R. Valette par la formule Accueil = bienveillance + lucidité, est à la fois personnelle et communautaire. Yvette nous rappelait l’importance du groupe pour assurer cet engagement et J. Noël nous parlait de cette « chance » d’avancer ensemble, d’être bousculé… Ils ont accueilli des réfugiés, ils ont découvert des amis… Voir ici, le témoignage d'Yvette et Jean-Noël.

D’ailleurs, comme nous le rappelait B.M. Duffé, « le migrant n’est pas qu’un passant, il est aussi un messager. Qu’est-ce que j’apprends de lui ? Il porte en lui un appel pour notre propre aventure humaine et spirituelle. » (cf. Gen. 18 Abraham et l’accueil du passant)

Certains textes de «  la Pensée Sociale de l’Eglise », nous parlent du « refus du racisme » et de « l’option préférentielle pour les  pauvres ». La source en est l’enseignement du Christ, relaté dans l’Evangile, entre autres dans ces textes que nous connaissons si bien, comme « Le bon Samaritain » (cf.  Luc 10 29-37) ou la parabole des talents et le jugement dernier (cf. Matthieu 25).

Un célèbre verset nous reste en mémoire :   « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli ». Cela nous encourage. Alors, au lieu d’écouter les « discours négatifs », nous continuerons à espérer et à agir avec confiance pour un monde plus fraternel.

A  voir aussi : quelques impressions de participants

« Un autre monde existe, il est dans celui-ci »     Paul ELUARD