Le 11 décembre 2015, les associations d’éducation populaire et d’action catholique Chrétiens dans le monde rural (CMR) et Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne (MRJC) organisaient un débat citoyen autour de la transition climatique dans le cadre des mobilisations autour de la COP21 à Paris.

Accueillis dans l’amphithéâtre de la Maison des Évêques de France, une cinquantaine de participants venus des quatre coins de la France rurale (du Pas-de Calais aux Hautes Pyrénées en passant par les Côtes d’Armor et la Haute Savoie) et de Paris, se sont rassemblés pour partager une journée riche en échanges, en réflexion et en création de liens. Charles CHRISTOPHE et Béatrice MOLIERE y représentaient le Rhône.

Le matin, après un accueil convivial, trois agriculteurs et la co-fondatrice d’un circuit-court solidaire à Paris ont témoigné, à travers leur vécu, de la nécessité de renforcer d’autres liens essentiels. L’après-midi, une conférence-débat sur le thème « Une transition agricole et rurale est-elle possible ? Dans quel climat ? », a permis aux participants de prendre de la hauteur sur les thèmes abordés dans la matinée, avec Matthieu Calame, agronome et directeur de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme et Jean-Claude Balbot, éleveur et secrétaire national de la fédération des CIVAM. Face au sombre tableau dressé, l’assemblée a interrogé les intervenants sur des possibles porteurs d’avenir. Les échanges qui ont suivi ont fait émerger l’importance d’autres types de liens.

Il y a des liens à maintenir, d’autres à chercher et certains à éviter. A maintenir : des liens sociaux, des liens d’échelle, des liens entre nos mouvements, relation avec soi-même : en cohérence avec nos convictions profondes. Ces liens peuvent-être facilités par des interfaces, des porteurs d’initiatives. Des liens intergénérationnels avec les générations futures. Liens à appuyer à chercher, à espérer entre le monde rural et la recherche de la dignité humaine. Agriculture/alimentation, producteur/consommateur, agriculture/santé, rural/urbain, culture/sol, avec ceux qui n’ont pas beaucoup de moyens, modes de vie/bonheur… il faut consolider ces liens pour sortir de l’individualisme, il faut chercher l’harmonie. Il faut faire des liens entre nos pensées et nos actes. Il y a à l’inverses des combats, des liens à déconsolider : TAFTA, élections, il faut prendre position et s’exprimer, nous faisons partie de la société civile. Il faut sortir de l’individualisme. Alors un changement sera possible dans la société.

Si nous voulons être de bons gérants de cette terre, il nous faut agir en alliés, souhait partagé chez beaucoup d’entre nous et qui rejoint ce que dit encore François dans son encyclique: « Quand nous sommes capables de dépasser l’individualisme, un autre style de vie peut réellement se développer et un changement important devient possible dans la société », Laudato si’ 208.

Sobriété heureuse et saine humilité. C’est la même conviction qu’exprime avec d’autres mots l’une des actrices du film réalisé par le MRJC projeté dans la journée : « Faire bouger les choses… c’est ensemble que nous y arriverons ».

Béatrice.

Lire le compte-rendu complet de la journée ou encore la déclaration du CMR national.